“On ne nait pas féministe, on le devient”
![](/app/uploads/2023/10/Gisele-Halimi-une-farouche-liberte-2-©Thomas-OBrien-scaled-1-100x66.jpg)
Il est des femmes dont la vie fut consacrée à la cause féministe et qui par leur seule détermination permirent des avancées sociales et juridiques majeures. Gisèle Halimi est de celles-là. Après un hommage national rendu en mars dernier, sa vie et ses combats sont explorés sur les planches du TNN, en novembre, sous les traits d’Ariane Ascaride et Philippine Pierre-Brossolette.
“On ne nait pas féministe, on le devient.” Cette phrase de Gisèle Halimi, inspirée par Simone de Beauvoir, clôt le livre d’entretiens avec la journaliste Annick Cojean, publié sous le titre Une farouche Liberté chez Grasset en 2020. Elle expose parfaitement le projet de cet ouvrage parcourant la vie de cette avocate, militante féministe et femme politique au fil de ses souvenirs. Née en Tunisie à la fin des années 20, celle-ci quitte son pays pour embrasser une carrière d’avocate en France. La suite, beaucoup la connaissent : son combat en faveur de l’avortement, pour faire reconnaître par la loi le viol comme un crime, ou encore pour la parité entre hommes et femmes, fera d’elle l’une des figures féministes et anticoloniales les plus connues de France.
“J’ai souhaité travailler sur une forme de théâtre-récit où le spectateur serait conduit par la magie mystérieuse d’une narration à la première personne du singulier portée par deux voix distinctes“, indique la metteuse en scène Léna Paugam, celles d’Ariane Ascaride et Philippine Pierre-Brossolette, qui tour à tour donnent à voir la multitude de visages Gisèle Halimi : l’avocate engagée et visionnaire, la femme politique rebelle, la jeune fille, la mère, la grand-mère, l’amoureuse… “Gisèle Halimi nous porte, nous donne foi en l’humain, et peut, en ce qui me concerne, me rendre l’espoir quand celui-ci est épuisé“, souligne pour sa part Philippine Pierre-Brossolette, à l’origine de ce projet d’adaptation. “Je pense que ce sentiment a été décuplé lorsque j’ai lu ce livre d’entretiens entre elle et Annick Cojean lors du deuxième confinement de novembre 2020. (…) Et plus que jamais j’ai ressenti le besoin profond de donner matière à penser, à rassembler, à partager, à vibrer. Le Théâtre, “l’Agora”, me semblait le lieu parfait pour transmettre le testament de Gisèle Halimi.”
Car, dans cette série d’entretiens, l’avocate se raconte avec entrain et générosité, heureuse que son parcours inspire les femmes des générations à venir tout en les mettant en garde : le combat n’est pas terminé et l’égalité entre femmes et hommes loin d’être acquise. À une époque où la question du droit des femmes à disposer de leurs corps est toujours (malheureusement) d’actualité, Gisèle Halimi reste un exemple et une source d’inspiration pour la nouvelle vague féministe, bien décidée à reprendre le flambeau et à continuer le combat.
15 au 17 nov 20h, 18 nov 15h, Salle des Franciscains – Théâtre National de Nice. Rens: tnn.fr
photo : Gisèle Halimi, une farouche liberté © Thomas O’Brien