Des vacances au frigo ?
Le Pays des paradoxes écrivons-nous dans notre baseline… Jamais il n’y a eu telle période où notre pays n’aura été aussi bien qualifié, tant tout ce qui s’y passe entraîne une confusion inexplicable. Tout semble inversé, les valeurs, les mots, le sens… En effet, on décide d’acheter plus d’armes, mais on oublie les hébergements, les hôpitaux, les pompiers, et on vient à peine de penser aux canadairs ! On parle de défense, mais la défense de la population est la grande oubliée. Car la privatisation, en réponse à la gestion de l’intérêt général, est un paradoxe qui pourrait être risible si elle n’entraînait pas des catastrophes ingérables.
Les changements climatiques font monter le niveau des océans alors que sur les continents, c’est la sécheresse qui détruit les cultures et provoque des incendies. Est-il si difficile de prendre ce surplus d’eau ? La température augmente, car trop d’ensoleillement, alors pourquoi ne pas utiliser le soleil pour faire de l’énergie ? Pourquoi ne pas transformer les défauts en atouts ? On attend toujours l’isolation des bâtiments hébergeant les plus faibles : écoles, EPHAD, hôpitaux, foyers et centres d’accueil…
Ce manque d’anticipation et de logique est effrayant : les canadairs en sont une illustration, on vient à peine d’y penser alors que nous n’en possédons que 22, dont 8 en panne, avec un nombre de pilotes insuffisant qui, à force de ne pas dormir, pourraient finir pas se tuer… simplement parce qu’en haut lieu on prend les décisions après ou pendant les catastrophes. Pourtant pas besoin d’algorithme pour penser “Futur”, juste une conscience et un peu d’empathie suffiraient.
Pourquoi ne pas s’inspirer du New deal et adopter une politique de grands travaux au lieu de faire la charité avec des chèques… À ce propos, le New deal appliqué par un Roosevelt de droite dure est une idée piquée à un socialiste jaurésien, Louis Blanc, avec ses ateliers sociaux qui s’était lui-même inspiré d’Auguste Blanqui, un communard anarchiste, joyau de la pensée de notre région (il était originaire de Puget-Théniers).
Les libéraux, quand ils ont fini d’étriller un pays, et avant de s’attaquer la Planète, viennent chercher les solutions pacifiques chez certains “gauchistes”, et les traitent d’extrémistes en temps de prospérité… Encore un paradoxe. D’ailleurs, dans ces paradoxes signalons qu’Auguste Blanqui, Giuseppe Garibaldi et René Cassin restent les grands penseurs de notre territoire qui, au lieu de célébrer des roitelets, devrait se rappeler ses génies…
La novlangue qu’on nous impose entraîne des comportements étranges et dangereux. Le traitement de l’information s’en ressent. Voilà que l’indépendance du service public de l’information va finir avec la fin de la redevance qui assurait un média à l’abri des soubresauts d’une autorité qui veut dicter sa parole, car la redevance ne dépendait pas d’une décision du Pouvoir. Nous voilà revenus à “la voix de son maître”, à une époque obscure et surannée. Il en va de même pour cette “mode” que certains acteurs du spectacle vivant adoptent, exigeant qu’on fasse “valider” un article ou une photo par le producteur ou l’artiste, avant toute diffusion !
Mais c’est quoi cette façon de voir l’information ?! Tout n’est pas marketing et vente. On a le droit d’avoir une opinion en République. Et surtout on ne peut demander à des médias de se réduire à une attitude de promotion. Bien sûr dans une période où des vendeurs, des camelots sans cervelle font des centaines de milliers de vues et s’autoproclament influenceurs, on se doute bien que l’information est loin d’être la préoccupation principale de certains. Clara Luciani, lors de sa venue au Nice Jazz Festival en juillet, en a été une ridicule illustration… Elle n’est pas la seule, suivez mon regard.
*Se laisser influencer ou se “libérer de ses choix par un algorithme” n’est pas un nouveau modèle de société, c’est juste une manipulation à grande échelle, pour le gain. L’économie n’est qu’une discipline technique, ce sont les sciences sociales et peut-être les mathématiques qui peuvent aider à structurer une société. Mais l’on voit bien que la tendance est à la science appliquée sans aucune éthique, pourvu que ça rapporte !
Voilà comment on en arrive à vous souhaiter de bonnes vacances au frais, mettez un masque et des palmes, et allez trouver de la neige. C’est peut-être comme ça que nous passerons les prochaines aux vues du rythme de la hausse des températures actuelle.